Les conseils d’un spécialiste du recrutement en Private Equity pour reussir les screenings
Nous recevons aujourd’hui Thibaut Roussey, CEO d’Alvedis conseil, un cabinet de recrutement spécialisé sur les métiers du Private Equity. Durant ces 22 dernières années, Thibaut a fait passer près de 30 000 entretiens, principalement en capital investissement. Au cours de cette interview, Thibaut nous partage son expérience du recrutement en Private Equity et ses conseils pour rejoindre un fonds d’investissement.
Bonjour Thibaut et merci d’avoir accepté notre invitation. Est-ce que vous pourriez vous présenter ?
Après avoir travaillé en audit financier pendant 3 ans, j’ai décidé de me lancer dans le recrutement en capital investissement chez Michel Page. Pendant 3 ans j’étais donc en charge de la cellule recrutement en Private Equity et banque d’investissement.
C’est à l’issu de cette expérience, que j’ai fondé il y a 19 ans Alvedis Conseil, un cabinet de recrutement spécialisé sur les métiers du Private Equity.
Est-ce que vous pourriez nous parler davantage d’Alvedis Conseil ?
Nous sommes 4 collaborateurs chez Alvedis Conseil et recrutons des investisseurs pour tout type d’acteurs. Cela va des family offices, aux fonds de mezzanine, en passant par les fonds de fonds, les acteurs du Venture Capital et du capital développement en Small, Mid et Large Cap, à Paris ou en région. Nous réalisons également plusieurs missions pour des acteurs internationaux du Private Equity.
Alvedis Conseil propose aussi d’accompagner les participations des fonds d’investissement dans leur processus de recrutement. Au sein de ces entreprises, nous recrutons avant tout sur des postes de DAF.
Les recrutements en Private Equity et au sein des participations des fonds représentent entre 90 et 95% de notre activité. En parallèle de celle-ci, nous recrutons également de manière plus exceptionnelle dans les métiers connexes telles que le M&A, le Leverage Finance et le conseil financier notamment.
Au cours de ces 20 dernières années, quelles évolutions avez-vous pu constater sur le recrutement en Private Equity ?
A l’époque où j’ai lancé Alvedis Conseil, le Private Equity n’était pas aussi développé et aussi connu en France. L’intérêt grandissant des investisseurs pour cette classe d’actifs a entraîné une hausse des liquidités sur le marché, une meilleure exposition du Private Equity et donc un besoin de recrutement plus fort.
Alors que dans les années 2000 nous avions près de 50 candidats par offre, aujourd’hui ce nombre est passé à 300.
Le nombre de candidats a donc augmenté plus vite que le nombre d’offres à pourvoir. Face à autant de candidatures, les fonds d’investissement peuvent se montrer très sélectifs.
Sur les 300 candidats que nous identifions pour chaque offre, nous en sélectionnons près de 150. Nous échangeons par téléphone avec ces candidats avant de fixer entre 20 et 25 entretiens. Au bout du processus, nous ne retenons que 4 à 5 profils que nous soumettons à notre client.
Justement, comment réalisez vous le premier filtre parmi cette masse de candidats ?
Nous nous attachons à analyser les profils sous les trois spectres suivants :
- Le parcours académique et notamment l’école par laquelle est passé le candidat.
- Son expérience. Nous sommes évidemment plus sensibles aux profils dégrossis par un passage en M&A, en Leverage Finance ou en Transaction Services. Pour certains de nos clients, nous valorisons également les expériences internationales et la maîtrise de langues étrangères.
- La personnalité et les qualités humaines du candidat sont essentielles. Avant de présenter un profil à nos clients, nous nous demandons si celui-ci va partager leurs valeurs et s’il va bien s’intégrer dans l’équipe qui nous a mandatés.
Dans la mesure où nous avons une base de candidats identifiés très importante, le nom de l’école ou la nature des précédentes expériences nous permettent souvent de prendre une décision rapide et d’écarter une grande partie des CV.
Quels conseils donneriez-vous à un candidat pour muscler son CV et intégrer le milieu du Private Equity ?
Sur le plan académique, il peut tout à fait envisager de passer le CFA ou le DSCG par exemple. Nous valorisons également les candidatures émanant de diplômés en MBA. Ces parcours permettent au candidat de renforcer ses connaissances théoriques, de compléter son cursus académique et renvoient également un message très positif aux recruteurs.
Retrouvez notre article : Comment intégrer un fonds de Private Equity quand on vient d’une école non-cible ?
Les candidats peuvent également considérer la piste des fonds régionaux. Ces acteurs du Private Equity peuvent parfois être plus ouverts sur les parcours académiques notamment.
Je recommanderais à un candidat qui a du mal à trouver un poste en Private Equity, d’envisager un passage en Banque ou en cabinet de TS pour gagner en expérience avant de revenir mieux armé en Private Equity.
Enfin, cela paraîtra évident mais une fois qu’on a décroché un entretien, il faut réussir à le convertir. Comme je le disais, nous recontactons 150 candidats pour ne proposer que 4 à 5 profils par poste. Il est donc essentiel d’avoir une présentation claire et de ne pas négliger l’humain et les questions de « fit ».