A quoi correspond le Beta en finance d’entreprise ?
Le Beta est un concept fondamental en finance d’entreprise, souvent mentionné dans les contextes de valorisation, d’analyse de risque ou de gestion de portefeuilles. Cet indicateur, intégré à la formule du CAPM (Capital Asset Pricing Model), joue un rôle crucial dans le calcul du coût des capitaux propres (“Cost of Equity”). Mais qu’est-ce que le Beta, et pourquoi est-il si important ?
Qu’est-ce que le Beta ?
En finance d’entreprise, on retrouve le Beta dans le calcul du coût des capitaux propres par la formule du CAPM :
Ce = Rf + β x (Rm – Rf)
🔹Ce = Cost of Equity : C’est le coût du capital qu’on cherche à calculer.
On cherche donc, par cette formule, à obtenir le rendement attendu par les investisseurs en capitaux propres au vu du risque pris pour cet investissement.
🔹Rf = Risk free rate. C’est la composante du taux d’intérêt sans risque.
Autrement dit, c’est le taux d’intérêt d’un emprunteur sûr avec très peu de risque de défaut.
En France on retient le taux d’intérêt sans risque à partir des obligations assimilables du Trésor (OAT), qui sont des emprunts émis par l’État français.
🔹β = Le Beta renvoie à la volatilité
🔹Rm = la rentabilité espérée du marché
Analyse du Beta en finance d’entreprise
Quand on reprend la formule, on constate donc que 2 typologies de risque existent :
- Un taux sans risque : le « risk free rate ». Ce taux représente le rendement d’un investissement sans risque de défaut, généralement associé aux obligations d’État.
- Un risque spécifique à l’action achetée : La prime de risque ajustée par le Beta : β×(Rm−Rf)
La clé de la formule réside dans le Beta, qui ajuste la prime de risque (“Rm – Rf”) à la volatilité propre à un actif. Le Beta mesure la sensibilité d’un actif par rapport aux fluctuations du marché. En d’autres termes, il indique à quel point le cours d’une action réagit aux variations générales du marché :
- Beta > 1 : L’actif est plus volatil que le marché. Il amplifie les mouvements du marché, à la hausse comme à la baisse.
- Beta = 1 : L’actif suit les variations du marché de manière proportionnelle.
- Beta < 1 : L’actif est moins volatil que le marché. Il réagit moins fortement aux fluctuations.
- Beta négatif : Cela signifie que l’actif évolue en sens inverse du marché.
Comment le Beta est-il calculé ?
Le Beta est généralement déterminé à partir de données historiques en utilisant une régression statistique entre les variations du prix de l’action et celles de l’indice de référence (par exemple, le CAC 40 en France). Le résultat indique la pente de la droite de régression, représentant la sensibilité de l’actif.
Le Rôle Clé du Beta en Finance d’Entreprise
En finance d’entreprise, le Beta est utilisé principalement pour :
- Calculer le coût des capitaux propres : En ajustant la prime de risque du marché (“Rm – Rf”) au niveau de risque spécifique d’une entreprise ou d’un projet.
- Valoriser une entreprise : Lors d’évaluations basées sur des flux de trésorerie actualisés (DCF), le Beta permet de calculer le taux d’actualisation.
- Analyser le risque sectoriel : Les entreprises appartenant à des secteurs différents ont des Betas variés. Par exemple, les secteurs cycliques (automobile, construction) ont souvent des Betas élevés, tandis que les secteurs défensifs (santé, services publics) ont souvent des Betas un peu plus faibles.
- Optimiser un portefeuille : Les gestionnaires de portefeuilles utilisent le Beta pour équilibrer le risque et le rendement attendu.
Limitations du Beta
Malgré son utilité, le Beta présente certaines limites :
1. Données historiques :
Le Beta est calculé à partir de données historiques, en utilisant une régression statistique entre les variations du prix de l’actif et celles de son marché de référence. Mais, ces données passées ne garantissent pas que le comportement futur de l’actif sera identique. D’ailleurs, les changements dans les conditions de marché, les stratégies d’entreprise, ou des événements macroéconomiques imprévisibles peuvent altérer la relation historique entre l’actif et le marché. Autrement dit, le Beta peut fournir une vision limitée du risque futur.
2. Hypothèses du CAPM :
Le modèle CAPM repose sur plusieurs hypothèses fortes. Notamment l’efficience des marchés et une relation linéaire entre le risque et le rendement. En réalité, les marchés ne sont pas toujours efficients et les cours des actifs peuvent être influencés par des facteurs irrationnels. Par exemple, les comportements des investisseurs ou les effets de mode. De plus, la relation entre le risque et le rendement peut ne pas être parfaitement linéaire. En particulier pour les actifs à très faible ou très haut risque.
3. Facteurs exogènes :
Le Beta se concentre uniquement sur le risque systématique, c’est-à-dire les fluctuations globales du marché, et ignore les risques spécifiques à l’entreprise ou idiosyncratiques. Par exemple, des facteurs comme la qualité de la gestion, les performances concurrentielles, ou encore les changements réglementaires locaux peuvent affecter la rentabilité de l’entreprise sans influence sur le Beta.
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